Le Dépêche de Constantine


Voici ce que m’a écrit Julien GRECH :

« Ce soir je viens de prendre mon courage à deux mains, et j’ai exhumé une partie de mes souvenirs, d’assez nombreuses coupures de presse du Constantinois qui seraient susceptibles de vous intéresser.

Il s’agit là d’un exemplaire de la Dépêche de Constantine du 1er et 2 Mai 1949. (Mon Père est décédé, très exactement 4 Mois plus tard, mais c’est lui qui avait conservé cet exemplaire). Ce tirage est assez intéressant, car il relate – entre autre – les funérailles du Sénateur Maire Paul Cuttoli. Je faisais d’ailleurs partie du cortège avec la Troupe Jean Férré des Eclaireurs de France. Il s’agit de la première page. »

Pour ouvrir les différentes parties de cette page veuillez cliquer sur les liens ci-dessous :

Bonne lecture

Amitiés

Jacky

Attention : Après avoir pris connaissance d’une des parties de cette page veuillez cliquez sur la flêche « retour » qui se trouve tout en haut et à gauche de votre navigateur ; sinon vous sortirez du programme et devrez ouvrir de nouveau le blog de SkikdaMag.

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/Depeche_Constantine_2_mai_1949-Inf_Droit.pdf

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/Depeche_Constantine_2_mai_1949-Inf_Gauche.pdf

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/Depeche_Constantine_2_mai_1949-Sup_Droit.pdf

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L’Histoire de l’Algérie


L’Histoire de l’Algérie

L’histoire et la géographie de l’Algérie sont intimement liées. Ainsi, bien que la civilisation humaine au Maghreb remonte à des millénaires, ce n’est qu’à partir de l’Antiquité que cet espace commence à prendre sa forme actuelle en se scindant en trois régions-peuples : Maghreb oriental, Maghreb central et Maghreb occidental. La région-peuple du Maghreb central évoluera au fil des siècles en l’État nation algérien actuel.

Pour bien comprendre l’histoire de l’Algérie, de la civilisation humaine jusqu’en 1962, je vous invite à cliquer sur ce lien :

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/LHistoire_de_lAlgerie.pdf

Bonne lecture

Jacky

 

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La lion y li do Marocanes (Diaporama)


Le lion et les deux marocains

C’est l’histoire de deux marocains, sans un sou,

qui décident de vendre à un anglais la peau d’un lion encore vivant.

Nos deux compères parviendront-ils à mettre leur projet à exécution ?

Et comment vont-ils s’y prendre ?

Vous le saurez en cliquant sur ce lien ou bien sur l’image ci-dessous  :

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/La_lion_y_li_do_Marocanes-P.pps

La lion y li do Marocanes (Diaporama)

Bien amicalement

Jacky

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Li Chacail y li pitit Moton


Kaddour Ben Nitram a été un chansonnier et humoriste célèbre dans le Tunis d’entre les deux guerres. Par sa connaissance des différents sabirs parlés dans cette ville et par un travail artistique développé autour de ce phénomène linguistique aujourd’hui disparu, “ le roi des sabirs et des dialectes nord-africains ” a laissé des traces qui permettent d’aborder un aspect intéressant de l’histoire sociale et culturelle de cette ville aux XIXème et XXème siècles.Aujourd’hui je vous propose une de ses fables :

« Li Chacail y li pitit Moton »

Fable que j’ai mise en images Et que mon ami Claude a merveilleusement interprétée.

Bon amusement

A bientôt, Amicalement

Jacky

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Li corbeau y li chacail


Pour prendre connaissance de notre tout récent diaporama :
"Li Corbeau y li Chacail" veuillez cliquer sur ce lien :
Bon amusement
et bien amicalement
SkikdaMag
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Les étourneaux dans le ciel d’Auribeau


Voici nouveau récit d’Amor, plein de poésie et de charme…

Bonne lecture

A bientôt

Bien amicalement

SkikdaMag

P.S :

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LES   ETOURNEAUX  DANS  LE Ciel  d’AURIBEAU

                                              

 

Dès  les premiers jours d’automne, au moment du crépuscule, il nous plaisait de voir apparaître à l’horizon les vols d’étourneaux qui, après s’être repus de myrte, d’olives et d’arbouses parfumées de nos régions allaient rejoindre leurs lieux de repos pour la nuit : arbres à l’entour du village, orangeraies 

Les volutes légères de leur vol se fondent sur elles-mêmes pour décrire des figures fantastiques, comme le font ces nuages blancs modelés par les vents en des formes bizarres, des êtres chimériques  menaçants, des voiliers, des corps langoureux d’animaux repus.

                                                       

Parfois le vol des sansonnets se transforme en entonnoir tournoyant lorsqu’ils sont poursuivis par le gerfaut, un oiseau de proie de nos régions, de la taille d’une tourterelle, celui qui reste en vol stationnaire comme suspendu à un fil pour épier le sol de sa vue perçante afin de déceler un mulot ou un lézard sur lequel il va fondre  ailes repliées : aucune chance alors  à la proie de réchapper à ses serres.

Cette forme tournoyante des étourneaux rappelle  ces gracieux  cônes évoluant à toute vitesse formés en été par ces petites tornades de poussière qui donnaient la chair de poule à  nos mères et  nos grands –mères qui les appelaient « sehaïra » , un nom évocateur signifiant littéralement « sorcière ou ensorceleuse » et les incitaient à se mettre à l’abri car elles y voyaient le passage et la danse de Djinns tourmentés, errant éternellement,  qui n’avaient pas droit au repos ; et chacun allait de sa légende selon les régions mais tous y lisaient la manifestation d’êtres surnaturels . En fait elles avaient raison ces vénérables personnes car s’exposer à ces poussières pouvant charrier des corps solides c’était risquer d’être blessé ou contracter une maladie des yeux ; pour des personnes peu savantes c’était une façon pédagogique innée et imagée  de transmettre un message compréhensible  pour nos jeunes cerveaux.

             

Le jour on observe souvent cette scène de la  poursuite par le rapace ; alors la nuée vivante de ces oiseaux aux mœurs grégaires, en densifiant son apparence, rendant la prise difficile,  ultime parade pour échapper au prédateur,  ressemble  à une immense étoffe qu’une main invisible agite dans le ciel. Ces soubresauts et ces mouvements  saccadés désarçonnent le poursuivant qui souvent abandonne par épuisement ; si par chance le tribut est  prélevé, le gerfaut quitte le banc d’oiseaux à tire d’ailes par un brusque changement de direction pour aller sur quelque promontoire savourer son festin ; alors le vol des oiseaux enfin débarrassés du danger devenait progressivement plus nonchalant jusqu’à se perdre derrière la cime des arbres et rejoindre enfin tranquillement son gite pour une nuit. Quelques fois par on ne sait quel instinct de conservation et de défense collective, il n’était pas rare de voir l’oiseau de proie poursuivi par une pluie de sansonnets en colère: il ne devra alors son salut qu’à une fuite éperdue à basse altitude en adoptant un vol en zigzag pour échapper à la volée de coup de becs pouvant lui fracasser le crâne.

Lorsque approche la belle saison, les vols d’étourneaux et autres passereaux se font de plus en plus rares, et un beau matin le ciel est vide de cette multitude grouillante et bruyante; on ne lève plus la tête pour admirer le spectacle de la lutte pour la vie dans les airs ; des retardataires sur le grand départ migratoire forment parfois de petites colonies désemparées par la brusque lumière des beaux jours ; on a vu aussi  quelques étourneaux devenir sédentaires et se mêler à des vols de moineaux et de pigeons qui les adoptent sans rechigner ; de belles leçons de tolérance et de voisinage dont l’homme devrait s’ inspirer…   

                                                               

                                                                       

                              Amor MOUAS, enfant d’AURIBEAU

                                                                                 (A suivre)

                                       

 

 

 

 

 

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La neige à Auribeau


Amor Mouas vous propose un nouveau récit toujours en rapport avec ses souvenirs d’enfance.

Aujourd’hui il s’agit de La neige à Auribeau.

Vous pouvez découvrir cette histoire vécue en cliquant sur ce lien pour ouvrir un fichier PDF :

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/La_NEIGE__a_AURIBEAU__1956_ET_1958.pdf

Bien amicalement

A bientôt

SkikdaMag

La  NEIGE  à AURIBEAU

1956 et 1958

 

 

Par une de ces matinées d’hiver de l’année 1956, Auribeau s’est réveillé ébahi sous un manteau blanc de neige que l’on voyait pour la première fois et de mémoire d’Auribeaudois il n’avait jamais neigé sur cette contrée de basse altitude, non loin de la mer, réputée pour ses hivers certes pluvieux mais doux. Tout d’un coup les travaux des champs sont interrompus, les bêtes restent à l’étable, et l’école est fermée presque un mois, le temps que le sol réapparaisse sous nos pieds.

Cet évènement, s’il avait eu des effets néfastes sur l’agriculture en calcinant les jeunes pousses, et en décalant le calendrier agraire, avait été néanmoins vécu par les jeunes enfants comme une fête inespérée :

Noël ou jour de l’An. 

A cette occasion un bonhomme de neige a été dressé sur la place du village: les écoliers lui ont mis un balai dans les bras, une écharpe autour du, cou; à la place des yeux, deux morceaux de charbon ; il a longtemps trôné sur la place face à l’école pour la plus grande joie des écoliers et des villageois résignés à leur sort, faisant bon cœur contre mauvaise fortune et qui avaient fini par participer à la fête en se lançant des boules de neige.

Pris par surprise les animaux aussi ont payé un lourd tribu, essentiellement les passereaux fuyant les rudes saisons du nord pour venir passer ici des hivers moins rigoureux et trouver à satiété leur nourriture. Désemparés et affamés n’ayant pas trouvé leur subsistance faite de vers et de vermisseaux, dans cette étendue immaculée, ils n’avaient plus de force pour voler, ils venaient devant les portes des maisons picorer les miettes de pain et les graines qu’on leur jetait sans éprouver de méfiance à notre égard et nous , ne pensant même plus à les capturer ; il est ainsi des situations extraordinaires nées dans  l’adversité :  s’instaurent alors d’autres lois d’entraide plus humaines qui ne s’expliquent pas avec de simples mots  lorsque des animaux qui évitent habituellement notre proximité,  fuient  le danger et une mort certaine pour venir chercher la protection des hommes.

Cette grouillante abondance inattendue a quand même fait le bonheur des chats et des enfants qui n’avaient plus besoin de poser des pièges et attendre de longues heures tapis dans les fourrés, transis par le froid, dans l’espoir d’une prise incertaine.

Hormis les hivers de 1956 et 1958, qui avaient connu un froid exceptionnel où la neige avait recouvert tout le pays , des montagnes de l’Atlas au majestueux Djurdjura, du mythique massif des Aurès aux Djebels Edough, face à la mer, Maouna et Houara vers la frontière Est, tout était de blanc vêtu, les hivers à Auribeau n’étaient pas rudes ; et rares étaient ceux qui n’avaient pas vu, en cette période propice à la cueillette des oranges et des olives, les enfants proposer au bord des routes ou aux habitants , des chapelets de grives capturées à l’aide des fameux pièges à ressort.

Les grives

C’était la fin de l’été et déjà les premières grives faisaient leur apparition dans les vignes à se gaver des dernières grappes de raisin laissées fortuitement par les vendangeurs, ou accrochées aux branches des myrtes et des lentisques dont elles étaient friandes. Leur vol devenait  lourd à cause du poids qu’elles avaient pris ; dès qu’on les approchait elles s’envolaient avec peine pour se poser non loin tellement elles étaient grasses. Arrivées à maturité, les olives dont elles raffolent constituaient l’essentiel  de leurs repas, délices qu’elles partageaient avec les nuées d’étourneaux au grand désespoir des oléiculteurs qui s’ingéniaient à éloigner ces resquilleurs par des moyens dérisoires tel l’épouvantail  que ces malicieuses  créatures tournaient souvent  en ridicule, en l’utilisant comme perchoir, abri, en  traversant de part en part les manches empaillées ou en picorant sur sa tête quelques insectes échoués.

C’est à ce moment là quand les grives sont  pleines de chair que la pose des pièges est la plus indiquée ; mais c’est compter sans  un pique-assiette  effronté et  opportuniste, le rouge –gorge de nos sous–bois, une gracieuse boule de plumes au poitrail rouge  ne tenant pas en place ; il est de toutes les réjouissances   et affectionne particulièrement la compagnie des grives ; il paiera  souvent de sa vie sa hardiesse  et sa gourmandise. Ce petit malin  faussera maintes fois les attentes des chasseurs, en se trouvant toujours dans le voisinage immédiat des grives qu’il épie pour passer à table en même temps qu’elles ou par un majestueux piqué leur ravir la découverte d’un ver, de graines, d’ olives restées à terre après la cueillette . Si la grive se dirige vers une motte de terre fraîchement travaillée dissimulant  un piège à ressort, le minuscule paquet de plumes  la précède pour faire le tour du monticule, grimpe à son sommet, tire  à contre-sens le ver –appât attaché par un fil au verrouillage du piège– l’ingurgite et  s’en est fini de l’espoir de capturer la grive rodant à distance du piège comme ayant flairé le danger. Pour cette fois, nos deux compères s’en sortiront à bon compte, jusqu’au jour où l’attrait irrésistible du ver blanc qui se démène pour se détacher de son carcan est plus fort que le danger caché. Cette gourmandise coûtera la vie à une grive goulue de la dernière couvée qui n’a pas eu le temps de développer l’instinct de survie.

Souvent la grive aura la vie sauve et la devra à l’impétuosité du remuant rouge-gorge, cet éternel agité sautillant de branche en branche au dessus de la grive au sol, faisant des piqués autour du piège sans s’y attaquer tant que la grive est à distance respectable de l’objet de sa convoitise: mais dès qu’elle se rapproche du ver pour le dévorer c’est là qu’en un éclair, d’un sec coup d’aile,  le rouge-gorge vient lui ravir l’appât, sans se faire happer par le piège, car c’est un oiseau intelligent, futé,  qui sait tirer partie de situations complexes en vivant en symbiose avec plus imposant que lui ; mais sa témérité lui coûtera souvent  la vie et grande sera la déception du chasseur qui faute de grives se contentera souvent de… rouges-gorges.                            

            

                  Amor MOUAS, enfant d’AURIBEAU

                                                     (A suivre)

 

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Le train à vapeur


Amor Mouas vous propose un nouveau récit toujours en rapport avec ses souvenirs d’enfance.

Aujourd’hui il s’agit de l’histoire du train à vapeur.

Vous pouvez découvrir cette histoire vécue en cliquant sur ce lien pour ouvrir le fichier PDF:

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/Le_train_a_vapeur-Amor.pdf

A bientôt

Bien amicalement

SkikdaMag

 

LE TRAIN à VAPEUR SIFFLAIT TROIS FOIS

A

AURIBEAU

                   

 (Années 1940- 1950)

 

Jusque dans les années cinquante, le mythique train à vapeur desservait encore Auribeau, son étroite voie posée à même le sol, sur une mince couche de ballast, servant de lit aux traverses de bois enduites d’une résine à la forte odeur, parfois de goudron pour en assurer la longévité; elles maintenaient les rails au moyen de grosses et longues vis  de forme conique  qui facilitait  leur pénétration dans le bois.

Chaque jour la machine apparait au virage de la ferme Vieville  avec son panache de fumée noire, enveloppée de tourbillons de vapeur…

Alors les travaux des champs font une halte, les passants   marquent une pause, les écoliers se massent près de la voie pour admirer la machine crachotant de la vapeur de toutes ses entrailles ; nos regards se fixent sur la bielle mue par un piston  en  va et vient continuel transmettant le mouvement aux roues motrices ; on compte  invariablement le nombre de wagons tractés à chaque passage; le conducteur qui surveille de loin la voie, à la vue  de l’assistant,  participe au cérémonial et en guise de salut actionne trois fois le sifflet et apparaît souriant à la fenêtre , coiffé de son inséparable casquette.

A la gare d’Auribeau l’attend le chef de gare  en tenue réglementaire, casquette, bâton à la main, sifflet autour du cou ; si le train arrive tard le soir, on le voit déambuler sur le quai  avec à la main une grosse lampe noire  avec une anse, de forme cubique,  munie d’un volet actionné par un mécanisme permettant de changer la couleur du faisceau de lumière en passant du blanc au rouge selon le signal qu’il voulait adresser au conducteur .

Entrant en gare à faible allure la machine poussive déverse un brouillard  de vapeur  qui enveloppe et fait disparaître la silhouette du chef de gare et des quelques voyageurs , des négociants, des villageois se rendant chez le médecin, ceux plus nombreux allant les lundis au souk hebdomadaire de Jemmapes faire le marché pour la semaine, rarement des voyages d’agrément si ce n’était  le jour où il y avait fête ou bal au canton qui justifiait un tel déplacement.

Lorsque la locomotive passait tard le soir à Auribeau, lorsqu’il commençait à faire noir, la silhouette de la gracieuse chenille du jour se transformait en monstre rampant, crachant haut d’impressionnantes gerbes de flammèches incandescentes résultant de la combustion du bois ou du coke, ces boules noires légèrement aplaties, de la taille d’une balle de ping-pong que l’on trouvait mêlées au ballast  et qu’on  ramassait pour finir dans le brasero de nos grands-mères toujours prêt à recevoir la ‘djezoua’, une petite bouilloire d’origine turque, au long manche effilé, servant à préparer le fameux café, très prisé de nos G.M. pour lutter disent-elles, contre leur constant mal de tête certainement dû d’ailleurs à l’accoutumance à ce breuvage .

Une fois les voyageurs embarqués la bestiole rampante disparaissait furtivement dans le noir en poussant de stridents sifflements et en clignant, en guise d’au revoir son œil rouge accroché au wagon de queue, ballotté par le roulis induit par les infimes différences de niveau de la voie.

Dans le sens inverse vers Bône, une fois par an  à la belle saison, ma G.M. et quelques autres dames d’un âge respectable de la déchra (groupe de maisons d’une même famille réunissant outre les patriarches, les oncles, les tantes, les gendres …) prenaient le train en gare d’Auribeau non pas pour aller faire du négoce, faire les marchés où en villégiature, mais pour une visite bien singulière à caractère maraboutique au mausolée de Sidi Hmida le St patron de la coquette où elles allaient se recueillir et sacrifier pour la circonstance le coq d’une année, de couleur rouge sang,  issu de la dernière couvée : une année durant laquelle  l’animal  avait été l’objet de toutes les attentions, poignées de graines pour  lui seul, surveillance par tous les membres du clan ; lorsqu’une buse plane au dessus de la couvée, elle est vite  repérée par la mère poule qui pousse des caquètements stridents en regardant le ciel la tête penchée, les aboiements des irascibles chiens de garde dissuadant le prédateur:  la grand-mère accourt  alors la première, les mains au ciel, vociférant à tue tête pour éloigner l’intruse, qui finit par virer de l’aile pour aller trouver ailleurs d’autres proies moins bien gardées…

En somme, une vie de coq dorée si le terme n’était pas aussi rapproché du jour du grand déballage,  la veille  du départ sans retour pour l’orgueilleux prince de basse-cour.

Arrive enfin le jour du grand départ. La veille, la maisonnée n’avait pas connu de sommeil tant les préparatifs étaient fastidieux ; il fallait sortir les gandouras des grands jours de fêtes, le lourd attirail des bijoux en argent :  massives boucles d’oreilles si lourdes qu’elles finissaient par élargir démesurément les trous percés dans le lobe de l’oreille, au cou  plusieurs chaînes entrelacées, sur la poitrine ‘lakhlala’, une épingle en argent bien travaillée destinée à maintenir châle et écharpe,  et pour achever cet original accoutrement elles portaient sur la tête, un peu sur le côté, la « koufia », une sorte de cône  en carton fort habillé d’un tissu de velours grenat  sur lequel étaient cousues des pièces de monnaie factices, signe de grâce et de… fausse opulence. L’espace de ce curieux voyage, un wagon, où étaient amassées sans se gêner nos G.M., était transformé en basse cour  coquelante   tant  l’assemblée des ergotants gallinacés  était bruyante et remuante dans les paniers d’alfa tressé qui  servaient à les  transporter ; tapis sous les banquettes hors la vue, se scrutant, les farouches volatiles se seraient arrachés les yeux s’ils n’étaient pas ligotés et tenus à l’œil.

Au retour de ce voyage initiatique, les vénérables personnes étaient silencieuses,  plus calmes, vivant en retrait à la périphérie du clan, comme pour perpétuer le plus longtemps possible la « ziara »  (pèlerinage) au saint personnage ; une fois les émotions dissipées comme se sont dissipées d’ailleurs les économies de plusieurs saisons de labeur et de privations, soustraites aux bouches avides, elles revenaient peu à peu à des préoccupations plus terrestres.

Maintenant j’éprouve de la compassion pour ces naïves d’il y a longtemps dont les obscures et irrationnelles croyances, aussi pittoresques fussent-elles  ont  maintenu la société dans une longue léthargie que l’école et le progrès ont eu du mal à combattre.

 

Une fois, une seule fois je me suis laissé aller au pêché de gourmandise: ma grand–mère m’avait donné des sous pour payer une amulette confectionnée à son intention  par un taleb. De ces obscurs personnages qui exploitaient l’ignorance de leurs congénères, il s’en trouvait sur les chemins fréquentés, assis au coin d’une rue, sournoisement affairés à leur attirail fait d’une plume obtenue en fendant un bout de roseau, d’encre jaunâtre (midad) préparée avec de la laine de mouton légèrement brûlée et macérée dans de l’eau, rangeant des bouts de papier soigneusement pliés devant servir à la délivrance d’amulette.

En m’accompagnant jusqu’à la limite de la clôture en signe d’insistance ma grand- mère ne cessait de répéter qu’elle souffrait d’une boule au haut de l’estomac, me précisait-elle à l’intention du cheikh, (autre nom du taleb)

Sur le long chemin de l’école, la gourmandise aidant, j’avais eu le temps d’oublier les dernières recommandations  pour passer au relais Alestra me remplir les poches de berlingots achetés avec l’argent inespéré de grand-mère, à qui je rapportais dans ma trousse un bout de papier, arraché à un cahier, sur lequel j’avais copié pêle-mêle des vers de la fable  « la cigale et la fourmi », récitation en vogue dans le milieu scolaire par la cocasserie de la situation d’une cigale imprévoyante et d’une fourmi laborieuse; je lui avais recommandé de le laisser infuser dans de l’eau dans un coin obscur de la maison, (pour que ma supercherie ne soit découverte en raison de la couleur violette de l’encre libérée dans le liquide), en insistant pour qu’elle ingurgite rapidement la fiole ; chose faite, elle en est sortie… guérie, de quoi ??

Ah ces naïves et douces mamans autour desquelles était bâti tout un univers de tendresse, de rêves et de joie de vivre. Malheureusement au siècle de la technique et du progrès de la médecine, des résurgences de ces pratiques venues du paganisme subsistent hélas encore ça et là dans les endroits reculés sous influence de personnages réels ou imaginaires…

       

Et un beau jour sont apparus de drôles d’engins tractant les wagons à  vive allure dans un vrombissement assourdissant, traînant de longues écharpes de fumée noire, mais point de sifflement, point de vapeur, c’est tout juste si l’on devinait la silhouette du mécanicien;  l’enfilade des wagons donnait le tournis et  ne permettait aucunement d’entrevoir quelque passager blotti dans le confort de luxueuses cabines insonorisées mais que la magie avait quittées. C’était les premiers trains fonctionnant aux carburants modernes ; ils s’appelaient ‘ Express ‘ un train rapide qui ne s’arrêtait pas à toutes les gares ;       on les appelait aussi

‘l’Inox’ en raison des matériaux inoxydables servant à la fabrication des wagons aux flancs nervurés, certainement pour l’écoulement horizontal de l’eau de pluie qui n’ira pas éclabousser le voyageur qui se risque à une fenêtre.

Avec ces nouveaux venus dans nos paysages, une fois la curiosité passée, plus personne ne s’arrêtait  pour voir les trains  comme au temps de la mythique locomotive à vapeur vivante comme une âme ; elle a laissé dans nos mémoires d’enfant le souvenir d’une drôle de chenille nonchalante  promenant à travers nos compagnes et à l’orée du village sa gracieuse silhouette.

 

Vinrent ensuite des machines de plus en plus perfectionnées : des autorails de couleur rouge ou bleue, appelés aussi ‘micheline’ au profil de limace glissant allègrement sur les rails ; c’était un moyen de locomotion moderne qui allait inciter au voyage, permettre aux élèves admis aux lycées de Bône et de Philippeville de faire régulièrement les déplacements, aux vacanciers de se rendre pour quelques jours à la mer, ou tout simplement passer un samedi dans les grandes villes où les loisirs foisonnaient.

Avec la venue de ces nouveaux modes de transport et la disparition du ‘teuf teuf’ de notre enfance on peut dire que c’était la fin d’une douce époque combien mémorable.    

 

                              Amor MOUAS, enfant d’AURIBEAU

                                                                A suivre

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Information importante


AMIS ET FIDELES DE SKIKDAMAG

 

Nous vous faisons connaitre que quelques uns de nos diaporamas ont été piratés et certains, notamment, (La choucroute de Mostaganem) falsifiés, pouvant ainsi porter préjudice à notre réputation d’apolitisme…

Nous vous demandons d’être particulièrement vigilants et si certains PPS vous parvenant, sous notre signature, vous  semblent d’une origine douteuse, veuillez nous en faire part immédiatement.

Merci de votre compréhension  et de votre aide.

Bien amicalement

SkikdaMag

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La légende de la source


 

Comme promis Amor Mouas vous propose un nouveau récit toujours en rapport avec ses souvenirs d’enfance.

Aujourd’hui il s’agit de l’histoire de la légende de la source.

Vous pouvez découvrir cette histoire vécue en cliquant sur ce lien pour ouvrir le fichier PDF:

[  | http://www.archive-host.com/compteur.php?url=http://sd-1.archive-host.com/membres/up/113791789725993136/La__LEGENDE_de_LA__SOURCE.pdf ]

 

A bientôt

Bien amicalement

SkikdaMag

La  LEGENDE de LA  SOURCE «  AÏN-ZITARI »

 

En fait de légende il s’agit plutôt d’une histoire vraie qui avait eu pour théâtre un lieu au delà de Guerguer, une colline  boisée de chênes liège, d’oliviers sauvages, d’azeroliers et recouverte de lentisques, cistes, « Guendoul » (le calycotome) et autres épineux. Une source, autrefois impétueuse, jaillissait au pied d’une seconde colline formant contrefort d’un sommet donnant à l’arrière sur Mengouche et le douar Melilla, berceaux de la plupart des tribus qui formeront par la suite la population Auribeaudoise.

En contrebas de la source, les espaces défrichés ont donné des terres cultivables où jadis s’élevaient fièrement  deux fermes dominant la vallée, « Aquilina » et  « Kadache ». Mais un jour, brutalement, le silence s’est abattu sur ces lieux prospères et plein de vie…De l’une et de l’autre ne subsistent que des ruines ; on reconnaît ça et là les restes de l’abreuvoir des animaux, on devine dans les décombres les étables, les écuries, les cuisines révélées par les restes des fours  de briques rouges.

  

Avant l’apparition du tracteur, les labours en ces lieux , ont longtemps été réalisés par des bœufs, rarement par des chevaux destinés plutôt à tirer charrettes,  chariots et autres carrioles pour le transport des semences et des gerbes de blé  convoyées non loin à la place de battage, mais aussi transporter des personnes en l’absence de routes et d’engins motorisés. Pour les travaux des champs, les bœufs étaient tout indiqués en raison de leur force et de leur légendaire docilité ; ils étaient choisis dès leur jeune âge « l’aajmi » puis castrés de façon barbare à l’aide de deux rondins de bois après avoir été ligotés ;  les  pauvres bêtes subissaient le supplice en poussant de puissants beuglements que l’on entendait loin à la ronde.

Arrivés à l’âge adulte, ils avaient alors une taille impressionnante et une volumineuse masse musculaire qui les faisait déambuler nonchalamment ; et c’est cette démarche chaloupée qui leur a valu le sobriquet de « Ramoul zitari »; un gallicisme de notre dialecte local qui signifie à peu prés « rouler les épaules, ou les mécaniques ».

Dans les années trente, peut être même plus tôt, l’un de ces animaux de trait qui s’était aventuré du côté de la source, attiré certainement par l’eau pour étancher sa soif, s’est trouvé piégé dans un marigot creusé en contrebas par la chute en cascade de l’eau. S’étant longtemps débattu pour s’extraire du piège,  après une journée de lutte, perdant ses forces, la pauvre bête s’est noyée malgré les efforts des personnes accourues à son secours ; la prise difficile et son énorme poids n’avaient pas permis de l’aider à s’extraire de la boue ; et c’est depuis ce jour là que les habitants alentour puis ceux du village, en souvenir du martyre de cet animal, ont donné naissance à la légende d’Aïn –Zitari.

Autrefois  la source jaillissait, limpide et abondante,  nourrissant  tout sur son passage, abreuvant bêtes  et habitants des lieux,  embellissant gracieusement le paysage des nombreux rus nés du parcours de ses eaux chantantes où les oiseaux de toutes sortes gazouillaient, frétillaient des ailes en se vautrant de plaisir dans son écume et nichaient  au sommet des arbres qui les longeaient, la tourterelle dans le feuillage des chênes liège, la fauvette et le chardonneret sur les branches des azeroliers, le pinson dans l’aubépine ; de l’aube au crépuscule, la vie s’épanouissait  dans un concert de cris et de chants entremêlés.

Hélas, avec les années et le réchauffement climatique qui se fait ressentir depuis des décennies dans ces contrées exclusivement agricoles, elle s’est aujourd’hui asséchée ; les lits des rus qui y prenaient naissance demeurent désolément secs pendant l’été  mais  avec les premières pluies ils reprennent vigueur, leurs cours s’emplissent de vies sautillantes et coassantes, les lentisques suivent leurs courbes ombrageant et  protégeant de rares et précieuses plantes et fleurs tel le cresson de fontaine et les cyclamens qui ne poussent encore qu’en ces lieux.

Mais il y a trois ans de cela, comme un volcan qui se réveille  après une longue léthargie, la source s’est rappelée au souvenir des riverains médusés, elle a de nouveau jailli dans une explosion d’écumes sablonneuses charriant tout sur son passage, des branches d’arbres, des pierres, des arbustes déracinés, pour le grand bonheur des Auribeaudois qui attachent à la mystérieuse source un certain pouvoir depuis ce jour qui avait vu une pauvre bête périr par  sa malédiction.

 

Amor  MOUAS, enfant d’AURIBEAU                            

                                                         (A suivre…)

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