Bénito à Skikda
Chers amis,
Bénito Pandolfo est de retour d’un séjour à Skikda ; il nous livre ses impressions à travers un récit rempli d’émotions.
Bonne lecture
A bientôt
Amitiés
Jacky
Bonjour à tous
Me voilà de retour après mon troisième voyage à Philippeville. (Du 19 au 26 Mai 2011).
Cette fois-ci je n’ai pas hésité une seule seconde pour aller là-bas, car je savais ce qui m’attendait.
Que du bonheur ! Je pris donc l’avion à l’aéroport de Marseille Provence à 7 h 30. Après un vol sans incident me voici à Bône (Annaba) à 7h40 (décalage horaire) sous une pluie battante. Quel contraste, il faisait si beau à Marseille ! Peu importe !!! Après quelques contrôles de routine (bagages, passeports etc.) me voilà à l’extérieur. Le chauffeur de taxi (le même que l’année dernière) m’attendait sous la pluie. Après une heure trente de trajet, toujours sous la pluie, me voilà aux portes de Ph/ville.
A ma gauche j’aperçois le Stade de Football (aujourd’hui Stade du 20 Août 55), j’ai eu une pensée pour l’ancien gardien « Zozo » BORG.
Le taxi remonta les Allées Barrot bordées de chaque côté par des immeubles HLM. Traversa la place des chameaux et voici les Arcades et la rue Nationale. Que de monde ! Nous arrivons devant le square de l’Eglise. Le Monument aux morts et l’Eglise ont disparus. A ma gauche la rue Gambetta. Tout en haut le Lycée E. MAUPAS. Nous continuons notre route. A ma droite l’ancien magasin VISAC, transformé en Bar. Un peu plus bas à gauche le Théâtre, la rue d’Austerlitz, au fond la Gendarmerie. Le palais de justice, le « Tony Bar » aujourd’hui une Banque. Plus bas encore l’Hôtel Excelsior. Le petit Kiosque à cigarettes n’y est plus. Nous tournons à droite, vers la gare en longeant la terrasse de l’Excelsior. A droite la rue Passerieu. Le local de la Dépêche de Constantine, transformé en pizzeria. La librairie FERRER est devenue une Pharmacie. Le bar de la Gare tenu par AMALFITANO est toujours là (Café Maure). Le garage BEAUFRERE également. L’atelier de vente et réparation des vélos est là aussi, mais le local est en vente. Les escaliers du Cinéma EDEN, puis mon hôtel « Le Terminus ». A l’époque à la place de l’hôtel il y avait une baraque en bois où l’on vendait des brochettes et des merguez.
Me voilà arrivé ! Un petit comité d’accueil m’attendait. Le téléphone Arabe avait bien fonctionné ! Et toujours la pluie !! Si l’étonnement s’est un peu estompé, l’émotion est toujours là, présente à chaque instant. Quelle joie et quel bonheur de revoir tous ces lieux magiques de mon enfance, de ma jeunesse ! Toutes les personnes de ma génération avec qui j’ai pu converser, m’ont toutes fait la même réflexion : Vous auriez dû rester ! Nous étions comme orphelins sans la France. Nous sommes des Philippevillois et non pas des Skikdis ! J’ai pu à nouveau revoir mon école, mon lieu de travail, l’intérieur du Théâtre, grâce à un ami connaissant très bien le Directeur. Ce dernier m’a fait visiter les lieux de fond en comble. Le Théâtre va être restauré. Les travaux dureront 3 à 4 ans, car il y a beaucoup à faire, après tant d’années d’abandon ! En plus des lieux visités l’année dernière (voir mon récit de 2010) j’ai pu visiter le Commissariat de Police de la rue de la République. Les Policiers sur place étaient ravis de ma visite. Mais le clou de toutes ces visites, fût de revoir ma Maison. Je m’étais promis de contrôler mon émotion. De ne pas pleurer. Impossible, l’émotion a été la plus forte. J’ai encore pleuré comme un enfant… Les larmes coulaient sans cesse. Rien à faire, je n’ai pas pu me retenir. Voilà les Amis, que vous dire d’autre. Ce voyage sera peut être le dernier. J’ai parcouru la ville (à pieds) de long en large et à la demande de Jacky je me suis rendu au N° 40 de l’ex rue Valée où se trouvait le salon de coiffure Colatrella devenu aujourd’hui une poissonnerie. Une photo de l’époque avec ses parents et les employés était suspendue sur l’un des murs : un clin d’œil au passé… J’ai la tête pleine de souvenirs. En quelques jours, près de cinquante années ont parcouru mon esprit et mes pensées. Cependant, je conseille à tous ceux qui veulent y retourner qu’ils n’hésitent pas, cela vaut tout de même le déplacement. Bien entendu, ils ne retrouveront pas le Ph/ville qu’ils ont quitté.
Les Algériens sont des gens très accueillants, aimables et courtois.et ne gardent de nous que de bons souvenirs. En ce qui me concerne, si mon corps est ici en France, mon esprit et mon cœur resteront à jamais là-bas.
Bien amicalement à tous.
Que Dieu vous garde.
Bénito PANDOLFO.
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