Cliquez ici pour prendre connaissance de l’album de Claude Stefanini
Cliquez ici pour prendre connaissance de l’album de Gilles Reynaud
Cliquez ici pour prendre connaissance de l’album de Claude Stefanini
Cliquez ici pour prendre connaissance de l’album de Gilles Reynaud
Avant toutes choses, permettez que je fasse une petite remarque sur le terme « RAPATRIEMENT ». Voilà bientôt 50 ans qu’on nous nomme « Les Rapatriés » alors que, si l’on se réfère au dictionnaire, on s’aperçoit qu’un rapatrié est « une personne ramenée dans son pays d’origine par les soins des autorités officielles ». Ce qui est loin d’être notre cas !
D’abord, parce que nous avons quitté notre terre d’origine Française pour en rejoindre une autre que nous n’appelions pas la France, mais la Métropole, puisque là-bas nous étions déjà en France, ensuite parce que les soins des autorités officielles, à notre égard, ont été totalement inexistants …
Mais peu importe ce terme inapproprié, car je vous avouerai que, pour la plupart d’entre nous, notre Patrie d’origine étant seulement l’Algérie, nous nous sentons tout simplement exilés, ainsi que le traduit le dictionnaire petit Larousse illustré :
« Personne obligée de vivre loin d’un lieu où il aurait aimé être ».
Peut-il y avoir un terme plus exact et plus fidèle que celui-ci ?
Permettez aussi, que je revienne sur la date du 19 mars 1962 qui, soi-disant, aurait marqué la fin de la guerre d’Algérie ! Cela est totalement faux, puisqu’après cette date fatidique, nombre de soldats sont encore morts au combat.
Il y a eu aussi le massacre du 26 mars 1962, à Alger, où, au cours d’une manifestation tout à fait pacifique pour apporter notre aide aux populations de Bab-el-Oued et à laquelle j’assistais avec ma Mère et ma sœur, 60 Européens sont tombés sous le feu nourri de balles Françaises, souvent tirées à bout portant et où, également, 200 autres Européens ont été blessés. Si j’emploie le terme d’Européens , c’est qu’à cette époque, bien que cette appellation existait déjà bien sûr, on ne nous appelait pas encore Pieds-Noirs. La France a utilisé ce terme, à notre arrivée en Métropole, pour nous différencier des Français de France. Et c’est avec plaisir, orgueil, fierté et nostalgie que nous avons adopté ce nom, en souvenir des pionniers qui ont débarqué et construit l’Algérie.
Il y a eu aussi le 5 juillet 1962, à Oran, lors de la fête de l’indépendance, le massacre de 5.000 Européens par le FLN et l’ALN et ainsi que sur tout le territoire, l’enlèvement de 2.000 Européens, dont nous n’avons plus jamais eu aucune nouvelle et dont la France ne s’est jamais inquiétée ….
A cela, je veux ajouter le massacre de plus de 200.000 Harkis et leurs familles, dont le seul crime a été d’aimer, de croire en la France et de combattre aux côtés de cette France qui les a lâchement abandonnés, non sans les avoir, avant cela, désarmés …
A ce sujet, je préfère ne pas m’étendre sur cette tragédie d’un bateau rempli de Harkis qui devait gagner la France et qui a dû débarquer ces derniers, les livrant ainsi aux mains de barbares sanguinaires qui les ont tous égorgés sur le quai d’une ville dont je tairai le nom.
J’en profiterai pour vous préciser que les Algérois, n’ont réclamé de Gaulle que, parce que ce nom a été soufflé à la foule massée sur le Forum d’Alger et prête à accepter n’importe quoi et n’importe qui, pour garder l’ALGERIE FRANCAISE. Il y avait déjà belle lurette qu’à Paris les tractations avaient eu lieu dans ce but précis et que le nom de de Gaulle circulait dans les plus hautes instances …
Pied-noir de 5ème génération, j’ai eu la chance de voir le jour à Alger, dans une famille de 5 enfants. Ma mère travaillait à la bonne marche de la maison, à l’éducation de ses enfants et mon père était professeur d’anglais et d’allemand.
Mes ancêtres, originaires de France, étaient, entre autres, de Lyon, de Castres, de Vienne, du département de l’Ain et de celui des Vosges ; Ils ont travaillé toute leur vie pour mettre ce Pays en valeur et ont participé à sa construction en asséchant les marécages, en le défrichant pour rendre sa noble terre fertile, en éradiquant les maladies, la misère, la pauvreté et en libérant les indigènes du joug des Turcs.
C’est ainsi que nos ancêtres nous ont fait le merveilleux cadeau d’un Pays magnifique, dans lequel nous vivions, Chrétiens, Juifs et Musulmans, ou Musulmans, Juifs et Chrétiens si vous préférez, côte à côte et sans conflit.
Nous ne cherchions pas à nous fondre les uns aux autres, car chacune de nos communautés était fière de sa spécificité et avait le plus grand respect des autres communautés. Je vous préciserai d’ailleurs que je n’ai jamais entendu prononcer le mot « racisme » en Algérie.
Nous avions nos coutumes, nos traditions et nous respections celles de nos compatriotes. Et si nous étions trois communautés principales, il y avait aussi parmi les Juifs et les Chrétiens, des Pieds-Noirs d’origine Italienne, Yougoslave, Portugaise, Espagnole, Mahonnaise, Sicilienne, Maltaise et d’autres encore. Chacune d’entre elles, apportait ses pierres à l’édifice, par les traditions, les coutumes, les chants, les recettes de cuisine, les plaisanteries ou les souvenirs de leurs anciens.
Enfin, le boulanger d’origine Italienne, le maçon d’origine Portugaise, la couturière d’origine Espagnole, l’épicier Arabe que nous appelions le « Moutchou » ou le « Mozabite », le coiffeur d’origine Sicilienne qui s’appelait souvent « Sauveur », le tailleur Juif ou le droguiste originaire de France composaient cette mosaïque colorée, puissante, enthousiaste, bruyante, tumultueuse, à l’accent prononcé et si caractéristique !
Nous étions un peuple fait d’ouvriers, d’artisans, d’agriculteurs, de cultivateurs, de commerçants, d’enseignants, d’avocats, de notaires, de médecins, de pharmaciens, de petits colons (Ah ces colons ! Véritables boucs émissaires chargés de toutes les accusations mensongères et rendus responsables de tant de maux !), ces colons, disais-je, travaillaient dur la terre, entourés de leurs ouvriers arabes et pieds-noirs, pendant que les épouses des premiers soignaient les femmes et les enfants des seconds et qui, souvent, mangeaient à la table du « patron » et de sa famille.
La poignée de riches colons, certainement moins nombreux, en proportion, que tous les riches de la Métropole, avaient déserté l’Algérie dès le début de la guerre et le peuple que nous formions n’était en rien semblable à ce que les Français de Métropole imaginaient … nous accusant de faire suer le burnous et de vivre comme des pachas !!!
Maintenant, si les droits civils n’étaient pas les mêmes pour tous, c’était auprès des autorités françaises qu’il fallait faire des réclamations. Eux seuls en portent la responsabilité. Pourquoi d’ailleurs, par souci d’égalité, ces autorités n’ont-elles pas rendu l’arabe obligatoire dans les écoles ???
Enfin, nous menions une vie simple, mais très agréable. La famille était très importante et le dimanche très régulièrement, nous allions chez nos cousins à Guyotville, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, où, dans leur villa, nous nous retrouvions environ une trentaine. Il y avait les Mamies, les Mémés, les Papis, les Pépés, les Tatas, les Tontons, les Tantines, les Titounes, les Marraines, les Parrains, etc, etc ….
Les adultes, dans le salon, refaisaient le monde, jouaient aux cartes ou bien, dehors, s’adonnaient à de célèbres parties de pétanque, ou partaient à la pêche suivant le temps, tandis que nous, les enfants, au nombre d’une vingtaine, nous partions dans la campagne, des journées entières, emportant, dans un panier, notre repas qui consistait en deux tranches de pain imbibées d’huile d’olive et d’ail pilé, de tranches de saucisson et de soubressade …. En guise de dessert, nous grignotions des « pin-pignons » que nous récupérions dans les pommes de pins ou cueillions dans les champs des plantes aux fleurs jaunes que nous appelions « vinaigrette » et, suivant la saison, dégustions des nèfles, des grenades ou des plaquemines, que des arbres généreux offraient à nos yeux émerveillés. Nous en mangions parfois tant que nous finissions, le soir, par souffrir de douleurs abdominales … et pour rafraîchir notre gosier, nous avions des gargoulettes remplies d’eau que nous suspendions à une branche, afin que le vent les rafraîchisse.
Nos parents n’étaient pas inquiets, car nous ne risquions rien. Je n’ai jamais entendu parler dans ce Pays d’un crime, d’un enlèvement, d’un viol, ni même d’un vol. Nous laissions voiture et maison ouvertes et pas une seule porte d’entrée d’immeuble n’était fermée à clef. Elle restait ouverte nuit et jour, à tous les vents et ce, même pendant les évènements. Il aura fallu que je vienne en France pour découvrir le système des noms et des sonnettes à l’entrée des immeubles, fermés à double tour !!!!
Parfois aussi, nous faisions des pique-niques monstres dans la forêt de Sidi-Ferruch, de Zéralda ou de Baïnem. Nous étions 15 ou 20 et chaque maîtresse de maison apportait une spécialité. Une tchouchouka, une tortilla, une frita, une quiche ou des œufs durs et nous mettions tout cela en commun, après que les adultes se soient rafraîchis d’une bonne rasade d’anisette accompagnée de tramousses, de graines de pastèques séchées et salées et de zitounes. Sans oublier, au moment des fêtes de Pâques, pour le dessert ou le goûter, la célèbre et délicieuse « Mouna », une grosse brioche au sucre et au parfum d’orange qui nous caressait les narines et que savourions avec délice. Lorsque quelques morceaux de celle-ci avait échappé à la gourmandise des « Gargantua », notre plus grand plaisir était, le lendemain au petit déjeuner, de les déguster, après les avoir trempés dans notre café au lait !!!
Enfin, quelques années plus tard, nous avons troqué nos balades dans la campagne et nos pique-niques contre les surprises parties (qu’on appelait les bouffas) qui duraient jusqu’au lendemain matin, puisque le couvre-feu nous interdisait de sortir après 21 h 00. Mais rassurez-vous, en tout bien tout honneur, pas question d’avoir la moindre attitude équivoque !
Le 1er novembre 1954, j’allais avoir 11 ans, lors des premiers attentats dans les gorges de Palestro. Et c’est ainsi que nous avons passé notre jeunesse à entendre parler de massacres, d’embuscades, de bombes dans nos bus, dans nos cafétéria, dans nos dancings et dans nos cinémas. Mais on finit par s’habituer au danger et on vit avec, tout en s’horrifiant d’apprendre qu’un nouvel attentat vient de faire des victimes dont on cherche à s’enquérir de suite des identités et en remerciant le Seigneur d’avoir échappé à ce drame.
Le lundi matin parfois, à l’école, une place restait vide … Deux ou trois jours plus tard, nous apprenions que notre camarade de classe, qui était pensionnaire et ne rentrait chez elle qu’en fin de semaine, et toute sa famille, vivant dans une ferme, avaient été assassinées.
Et pourtant, à Alger, comme partout en Algérie, nous continuions à vivre en osmose avec nos frères musulmans.
En classe, j’ai fait tout mon primaire et tout mon secondaire dans une école religieuse et avec des amies musulmanes. Leïla, Ratibah, Nadia, Djamila, Ouardia, etc, etc … La seule différence est qu’elles n’assistaient pas à nos cours de religion et croyez-moi, elles n’ont jamais été offusquées par la vue du crucifix dans les salles de classes, dans le réfectoire ou, pour celles qui étaient pensionnaires, dans les dortoirs …. Nous-mêmes, trouvions tout à fait normal d’entendre le canon qui annonçait chaque soir, pendant le ramadan, la trêve qui leur permettait enfin de se restaurer. Je me souviens, de ce moment précis, où un cri joyeux montait de la ville et par lequel, les Musulmans saluaient ce moment béni !
Malheureusement, nous n’avons plus été en classe après les évènements du 26 mars 1962, car nous avons compris à cet instant que la France nous lâchait définitivement. Mais jusqu’à ce moment-là, je vous avouerai qu’avec des camarades de classe, il nous arrivait de « taper cao », faire l’école buissonnière si vous préférez. Et où allions-nous pour ne pas nous faire surprendre par nos parents ? Rue de la Lyre, dans les quartiers arabes, tout près de la casbah. Nous n’avons jamais eu le moindre problème !
Hélas, après 122 ans de labeur et de quiétude, il aura fallu qu’un vent de folie s’abatte sur l’Algérie avec, pendant 8 ans, la barbarie et la cruauté que l’on sait, répandant la peur dans tous les foyers et le sang dans les villes et les campagnes, par des attentats sordides, aveugles et lâches.
Et pourtant jusqu’à la fin, nous avons cru sauver notre sol natal ! Aussi, lorsque l’O.A.S a voulu, dans un légitime et dernier combat, se dresser face à la politique d’abandon de la France, nous avons cru trouver là, notre sauveur. Mais hélas, il était trop tard et le sort de notre Algérie en était déjà jeté.
Le gouvernement Français a rappelé l’Armée Française en Métropole. En Algérie, le désordre devenait total et le danger à chaque coin de rue. Les murs se couvraient d’inscriptions injurieuses et menaçantes à l’égard des Pieds-Noirs et notamment :
« La valise ou le cercueil »…
C’est alors que nous, les Pieds-Noirs, bien que beaucoup de Musulmans nous suppliaient de ne pas quitter l’Algérie et de ne pas les abandonner, nous avons dû partir avec les deux valises auxquelles nous avions droit, en nous disant : « Bon, on va partir quelques jours, le temps que tout se calme, puis nous reviendrons ».
Mais hélas, nous ne sommes jamais revenus sur la terre de nos ancêtres qui, certains, ont encore la chance de dormir en paix au sein de cette terre qu’ils ont tant chérie, alors que d’autres, exhumés par des mains barbares, n’ont, pour toute sépulture et pour tout repos, que notre mémoire fidèle et notre reconnaissance éternelle.
En ce 19 juin 1962, avec ma Mère, ma sœur et mes petits frères, j’ai connu l’attente interminable sur les quais d’Alger sous un soleil de plomb. Puis, nous sommes montés dans un bateau et tous, nos yeux pleins de larmes rivés sur Alger, nous avons regardé notre ville disparaître dans une épaisse brume de chaleur, jusqu’à s’en faire fondre les yeux.
La traversée sur le Sidi-Okba fut mouvementée, tant le bateau était surchargé de pauvres gens qui ne cessaient de pleurer, serrant contre eux un bébé, un enfant, un parent, un chien, ou même une cage d’oiseaux. Nous étions au bord de l’asphyxie, au bord du désespoir, au bord de l’abîme. C’était l’exode dans toute son horreur !
Arrivés sur les quais de Marseille, nous n’avons pas vu l’ombre d’un comité d’accueil pourtant annoncé. Non, rien ! Ah si, j’oubliais … Quelques ouvriers, au moment où nous nous sommes croisés, ont craché dans notre direction, en bredouillant quelque insulte …
Ne trouvant aucune chambre d’hôtel pour nous accueillir, je me souviens que, ma sœur, mes petits frères et moi, nous sommes installés sur le dernier banc qui, par chance, restait inoccupé, place de la Bourse. Tout autour de nous, une multitude de Pieds-Noirs hagards, désemparés, flanqués de leurs deux valises, attendaient, comme nous, un je ne sais quoi, s’épongeant le front et essuyant d’un geste las, des larmes bien amères !!!
Maman était partie dans l’espoir de nous trouver un toit pour y passer la nuit. Et le miracle s’est produit. Nous avons été recueillis dans la sacristie d’un temple Protestant situé boulevard de la Libération. Bien souvent, dans mes prières, je remercie ce charitable Pasteur qui n’a pas eu peur de s’encombrer de ces « sales Pieds-Noirs », comme on nous a longtemps appelés …. Nous y avons passé une semaine, le temps de réaliser notre infortune, puis, suivant les conseils de ce « cher maire de Marseille », Gaston Defferre qui exigeait que « les Pieds-Noirs aillent se réadapter ailleurs ou qu’on les balance à la mer», nous sommes montés sur Lyon.
Quelques hommes politiques ont voulu jouer les « cassandre » et prédisaient que les Pieds-Noirs, ces voyous, en bandes organisées, allaient commettre des méfaits dans toutes les régions de France ….
Il nous aura fallu trois mois pour obtenir un appartement dans une H.L.M. Nous n’avions aucun meuble, mais, l’automne étant au rendez-vous, nous étions heureux d’avoir enfin un toit !
Dans cette H.L.M, il n’y avait que des Pieds-Noirs. C’était pour nous une consolation, ils devenaient un peu notre famille, puisque nous étions tous disséminés aux quatre coins de l’hexagone, sans famille et sans amis ! Mais je regrette une chose, c’est qu’une fois de plus, le gouvernement se soit fourvoyé ! Pourquoi n’a-t-il pas installé les Harkis avec nous, plutôt que de les parquer comme des pestiférés ? Avec eux, nous nous serions sentis encore un peu chez nous …
Aux alentours, les Métropolitains ne nous adressaient pas la parole et à l’école de secrétariat où j’ai continué mes études, personne n’a compris pourquoi j’étais blonde aux yeux verts …
Ainsi, les Pieds-Noirs, à force de courage et faisant fi de toutes les accusations dont ils ont été victimes et auxquelles ils n’ont jamais pu répondre, parce que muselés par la classe politique et les médias, ont réussi, petit à petit à se refaire une vie. Mais, devant l’ampleur de la tâche et le chagrin du partir, nombreux sont ceux qui ont mis fin à leurs jours.
Nous sommes restés les Africains revenus de loin, après avoir laissé derrière nous, un pays superbe aux infrastructures terrestres et aériennes étonnantes, aux villages « de l’intérieur » inondés de soleil et bordés de champs de vignes, de céréales et d’arbres fruitiers, aux villes fières aussi bien de leurs immeubles Haussmanniens, que de leurs petites maisons, de leurs bâtiments imposants de style oriental, de leurs parcs odorants et de leurs plages, caressées par une mer intensément bleue, jusqu’à se confondre avec le ciel.
Enfin, si l’accueil et l’installation en France ont été très douloureux, le départ de mon Algérie, de mon Pays Natal aura été infiniment cruel.
Alger me manque ! Alger est resté intact dans mon cœur. Ma Ville Natale sera, pour toujours, mon Amour, ma Douleur et mon plus beau Souvenir.
Je n’oublierai jamais ma Terre d’Algérie, sous l’infini d’un ciel bleu, dans sa beauté, sa blancheur et son soleil …. Et la Nostalgérie m’étreindra jusqu’à mon dernier soupir.
Aujourd’hui si l’on me demande d’où je viens, je réponds comme dans la chanson :
« Je viens d’un Pays qui n’existe plus »
Fait à Aix-en-Provence le 22 avril 2011
Christine MARROC-LATOUR
Née ROGNON
Cliquez ici pour prendre connaissance du synopsis
Ces majestueuses, fragiles et si rares fleurs de nos campagnes renaissent en automne dès le mois d’octobre, pour s’éclipser à la fin de novembre, laissant derrière elles, tout aussi gracieux que les fleurs, une profusion de leur feuillage vivace jusqu’en été.
Dans une éblouissante éclosion discrète dans des lieux ombragés et humides à l’abri des lentisques qu’elles affectionnent particulièrement ,les cyclamens se rencontrent en quelques endroits autour d’Auribeau, même au pied d’eucalyptus , là où il est admis que rien ne pousse; au voisinage de filets d’eau descendus des hauteurs qui suintent une eau claire sans presque jamais s’assécher ,si ce n’est que pour une courte période en été ; à ce moment-là il ne restera des cyclamens que les bulbes sous terre attendant les prochaines pluies. Au Guerguer, qui signifierait terres incultes , une colline boisée de lentisque ,ciste, chêne-liège et d’ une multitude d’arbrisseaux épineux , serpentent des rus peuplés de grenouilles croassant à l’unisson à la belle saison ; dans leur chute en hiver les eaux abondantes de ces rus font de petites retenues d’eau grouillantes de vies ,des têtards notamment, où foisonne le cresson de fontaine avide d’eau claire , les renoncules jaune d’or aux feuilles palmées , les pâquerettes aux blancs pétales parfois nervurés de mauve, les narcisses aux clochettes odorantes, et les mémorables cyclamens aux fleurs d’un rose pâle dont les pétales sont curieusement dirigés vers le sol comme une révérence, contrairement aux autres fleurs qui s’épanouissent vers la lumière pour recevoir les insectes pollinisateurs. Pour le plaisir de nos yeux, les cyclamens s’offrent en bouquets, en pousses éparses et en de surprenantes couronnes formées naturellement, parmi les gouets à capuchon, une variété d’arum, et les asphodèles dont elles affectionnent le voisinage. On ne les rencontrera jamais aux abords des chemins de campagne, les passages de bêtes ou dans les clairières; fleurs à la courte vie elles aiment se blottir sous la protection des lentisques qui pourraient leur donner ombre et nutriments ; une étude pourrait révéler une composition particulière du terreau nourricier fait de feuilles de lentisque en décomposition propice à l’épanouissement des cyclamens. L’habitat de ces timides fleurs s’étend loin au flanc des versants escarpés où s’accrochent les douars Mouger, Mengouche et Mellila ; devant notre curiosité inassouvie sur la vie cachée de ces fleurs, les habitants de ces lieux semblaient, eux, connaître parfaitement leur cycle puisqu’ils nous disent utiliser, après leurs parents et ancêtres, la sève contenue dans leur bulbe pour soigner radicalement la cataracte des bovins !
Dans les années 1950 vivait à Auribeau la famille Balloy: l’épouse, Julie Balloy allait souvent à la belle saison cueillir des plantes champêtres comestibles , la raiponce campanule aux jolies fleurs bleues, le salsifis, la doucette et quelquefois pêcher les grenouilles dans les flaques d’eaux et les rus venus d’Aïn-Zitari et des collines plus haut ; l’adroite dame les appâtait avec un morceau de chiffon rouge accroché à un hameçon , couleur vive qui le fait ressembler à une libellule ou une mouche , leur nourriture abondante en ces lieux . Dans cette escapade champêtre Mme Julie Balloy était souvent accompagnée de sa petite fille Lyliane alors âgée de 10-11 ans ; rebutée par les captures visqueuses de sa grand-mère, la jeune fille allait de son côté cueillir des fleurs et en automne des bouquets de cyclamens pour les offrir à sa mère Marthe Balloy-Raboutot au jour de son anniversaire qui coïncidait avec la floraison des cyclamens. Cette illustre Auribeaudoise, Marthe Balloy-Raboutot n’est autre que la bienfaitrice qui a sauvé d’une mort certaine, Derradji, le bébé de Dehbia, en l’allaitant à son sein aux côtés de son fils Jacques. En remémorant cette belle histoire en novembre 2008, et afin de perpétuer la tradition, des auribeaudois ont marché sur les pas de Lyliane, la fille de Marthe Balloy, au Guerguer vers Aïn-Zitari pour aller sortir de l’oubli les cyclamens de son enfance, Majestueuses, elles étaient au rendez-vous : avec le numérique, ils en ont « formé » des bouquets qu’ils lui ont fait parvenir virtuellement par le NET pour les offrir à sa maman au jour de son anniversaire. Quelques mois après Marthe Balloy nous quittait en février 2009 à l’âge honorable de 96ans .Les anciens d’Auribeau, le noyau historique, ont tenu à honorer sa mémoire, du mieux qu’ils ont pu, en déposant virtuellement sur sa tombe une couronne des cyclamens qui poussent non loin de son village natal dans les lieux enchanteurs où jadis elle aimait se promener. Pour ne pas faillir à la coutume et avec un recul d’un demi-siècle l’émouvante histoire vécue de Dehbia et de son amie Marthe Balloy est venue s’ajouter à d’autres légendes qui ont fait l’âme d’Auribeau ; désormais elle sera évoquée inlassablement dans nos foyers les soirées des jours pluvieux propices aux contes et aux rassemblements autour d’un feu ; elle entretiendra ainsi la mémoire de ce que fut autrefois la vie entre deux communautés à la fois si différentes et si proches l’une de l’autre ,qui avaient commencé à s’entremêler , à échanger leurs coutumes et auraient sûrement fini par se confondre…
Depuis les temps anciens, comme encore aujourd’hui, les cyclamens poussent à Aïn-Zitari et autour du petit village de notre enfance ; elles veillent, frêles sentinelles, à entretenir la mémoire de ce que furent ces lieux magiques, enfouies à tout jamais dans nos cœurs au-delà des monts, au-delà des mers, et les cyclamens renaîtront toujours à Auribeau afin que nul n’oublie notre formidable et tumultueuse Odyssée commune.
Amor MOUAS, enfant d’AURIBEAU.
C’est le titre du film retraçant la vie et le lâche assassinat du peuple pied noir et harkis par la République gaulliste dirigée par De Gaulle.
C’est aussi toute l’histoire authentique de cette belle province française durant 132 ans, restée dans les cœurs et dans les tripes de millions de Français d’AFN et de Métropole.
Ce film historique est réalisé par Charly CASSAN, pied noir avec Marie, sa collaboratrice et dynamique compagne. Ils se sont dépensés sans compter durant 14 mois de tournage et d’interviews tant en Algérie et Tunisie qu’en France et en Espagne, pour retracer durant deux heures palpitantes et émouvantes, la vie de ce peuple hors du commun qui est resté debout et fier avec honneur et dignité face à toutes les adversités.
Tout est répertorié chronologiquement dans ce film historique et de mémoire.
Cela commence en 1830 par le débarquement à Sidi Ferruch et la prise de la Régence d’Alger occupée par les Turcs qui se servaient des pirates barbaresques pour écumer la Méditerranée et imposer l’esclavage, la dictature et le pillage de ce pays inculte et infecté de moustiques, qui allait devenir l’Algérie avec la présence de Français et d’Européens.
L’armée d’Afrique est de tous les combats, en Crimée en 1870, ainsi que pendant les deux dernières guerres mondiales.
Sont évoqués, avec précision, les massacres du 8 Mai 1945 à Sétif.
Ensuite on passe aux bâtisseurs de cette Algérie heureuse et prospère où les souvenirs de leurs années lumineuses surgissent avec émotion.
En Novembre 1954, par les fautes successives des gouvernements parisiens, éclate la rébellion arabo-islamique nationaliste, commandée du Caire.
Ce furent huit années d’une guerre atroce et fanatique contre les rebelles et les terroristes sanguinaires et assassins.
Il y eut la fameuse bataille d’Alger largement gagnée par les parachutistes français du général MASSU, sans oublier les journées des barricades d’Alger et le Putsch des généraux patriotes.
En rappelant qu’il y eut le complot gaulliste du 13 Mai 1958 et le retour au pouvoir de De Gaulle, qui allait trahir ses engagements et livrer le pays aux fellaghas-égorgeurs suite aux funestes et honteux « accords d’Evian », où le gouvernement gaulliste a capitulé face à l’ennemi qui était pourtant battu sur le terrain.
S’en est suivi le combat de l’OAS qui fut le dernier sursaut de tout un peuple contre le FLN et leurs alliés et complices : les communistes et les barbouzes gaullistes.
Pour achever ces épisodes dramatiques et douloureux, sont évoqués les enlèvements appelés par le pouvoir en place : « les disparus », cruellement et sauvagement assassinés, les massacres de la rue d’Isly et de la grande Poste d’Alger après l’ignoble et criminel blocus du quartier populaire de Bâb-el-Oued en Mars 1962.
Et ceux du 5 juillet à Oran après la trahison et l’abandon, puis le génocide des harkis et de leurs familles, tout cela voulu par De Gaulle afin de décourager et anéantir la résistance des Européens d’Algérie et des Français musulmans fidèles au drapeau français.
Ce qui provoquera le terrible exode et l’exil inhumain de tout un peuple dans cet hexagone chloroformé, désinformé, et forcément hostile aux Français d’Algérie.
50 ans après, le retour des Pieds Noirs en Algérie fait remonter à la surface des souvenirs enfouis et une émotion intense s’en dégage.
Acteurs, témoins et victimes survivantes sont les personnages principaux et prestigieux de ce film qui brise enfin l’hypocrisie, la malhonnêteté et l’omerta des pouvoirs publics successifs et de leurs relais que sont les médias en imposant un total black-out sur la véritable histoire et l’agonie de l’Algérie française.
Charly CASSAN
Réalisateur
Dates et lieux de diffusion:
Salon d’Antibes : Samedi 30 avril 2011 à 16 heures.
Quint-Fonsegrives (périphérie de Toulouse) : Samedi 14 mai 2011 à 20 heures; Dimanche 15 mai 2011 à 15 heures et 17 heures 30.
Nice (Auditotium Bd. Grosso) : Vendredi 20 mai 2011 à 14 heures et à 16 heures 30.
Cagnes-sur-mer: Samedi 21 mai 2011 à 10 heures.
Balaruc les bains (cinéma cinécure) : Vendredi 3 juin 2011 à 18 h et 21 heures; Samedi 4 juin 2011 à 16 h et 18 heures 30
Montpellier (maison des rapatriés) : Samedi 18 juin 2011 à 15 heures.
« LA VALISE OU LE CERCUEIL » Un film de Charly CASSAN
Ce film laisse enfin la parole aux victimes et témoins. Il raconte l’épopée tragique de tous ces Français d’Algérie de 1830 à nos jours. Il répare en partie les mensonges diffusés sur cette époque…
Vous êtes cordialement invités, vous et vos amis, mais les places
étant limitées, nous avons besoin de savoir si vous pourrez assister
à une des projections et nous indiquer très rapidement le nombre de personnes présentes.
Possibilité de se restaurer sur place.
Merci de nous contacter au 04 67 27 87 26 ou au 06 13 56 00 36
Email : reportage34@yahoo.fr
http://www.reportage34.skyrock.com
Bien à vous
Chers amis de skikdamag,
Décidément, la boite retrouvée n’en finit pas de nous régaler de ses trésors: voici une nouvelle photo de l’Etoile, vers 1947 me dit mon oncle Georges qui, grâce à une mémoire infaillible malgré ses 89 ans, a pu me rappeler les noms de ses coéquipiers de l’époque, avec en prime leur surnom…
De gauche à droite:
Pisani François ( Françou ) dit « Pimpin, le Roi des gardiens »,
Pilato René dit « Limonade »,
Georges Stefanini « le Noir »,
Guettaf Ali,
Roméo (Faïlouche)
Ascencio Charly,
Illiano René,
Illiano Lucien,
Coppola « le storasien »,
Barkat,
Scrocco Albert « Bébert »,
Oliva, dirigeant.
Amitiés
Claude
Chers amis
Nous aussi pourrions avoir notre film sur notre beau Pays perdu; c’est possible; pour tout savoir, cliquez sur l’image ci-dessous, et soyez généreux; nous pensons qu’il est de notre devoir de participer; notre mémoire en dépend…Alors, CLIQUEZ !!
Merci par avance.
Skikdamag.
Vous avez été nombreux à plébisciter de nouvelles aventures de Dodophe cette figure emblématique de Philippeville.
Alors, avec la complicité de Gilles pour la partie « Pataouet » nous vous proposons aujourd’hui un de ses nombreux tours de Tchic Tchic.
A bientôt
Amitiés
Jacky
Souvenirs, souvenirs….
J’ai exhumé cette photo d’une boîte oubliée…
Elle date sûrement des années 50/52; à cette époque, l’Etoile était entraînée par Alix PEÏ TRONCHI, Alain BUONO faisait ses premiers pas en équipe première, les colliotes BENHABILES et GATTI alors étudiants à Luciani, prêtaient leur concours à l’équipe…le père OLIVA se consacrait à l’armoire à pharmacie…
C’était le bon temps, c’était – presque – hier !!
Claude Stefanini
On reconnaît sur la photo :
De G à D
En haut :
OLIVIA (dirigeant), Félix CONTE, BENHABILES, CELLI, GUETTAF Salah, CHELGAM, Alain BUONO.
Accroupis :
GATTI, GUETTAF Ali, Charly ASCENCIO, Marcel GORI, Georges STEFANINI.
Chers amis,
Skikdamag vous propose cette superbe
Carte de NOËL interactive !!!
Cliquez ici pour ouvrir cette magnifique animation
Chers amis,
Quatre, trois, deux, un …
2011 remplace 2010 !! C’est l’occasion de vous souhaiter de très bonnes fêtes de Noël et une excellente année 2011. Pour la circonstance nous sommes heureux de vous offrir ce petit jeu sans prétention que nous avons « concocté » à votre intention: nous espérons qu’il vous plaira et vous aidera à bien commencer l’année, avec une petite pensée pour ce qui fut notre chez nous…
Avec toute notre amitié
Claude et Jacky
Cliquez sur le lien ci-dessous pour voir le diaporama
Pour voir la vidéo :
Cliquez ici